Le château rouvre ses portes ! A cette occasion, quelques membres de l’équipe vous présentent en podcast leur œuvre ou leur objet préféré des collections. Une façon unique de (re)découvrir le manoir néo-gothique à travers les yeux et la voix de ceux et celles qui le font vivre au quotidien !
Des épisodes à écouter de chez soi et/ou à télécharger pour venir les écouter devant les œuvres dans le château.
Bonne écoute !
Teaser
Durée: 30 secondes
Le château rouvre ses portes ! A cette occasion, quelques membres de l’équipe du château d’Hardelot vous présentent en podcast leur œuvre ou leur objet préféré des collections. Une façon unique de (re)découvrir le manoir néo-gothique à travers les yeux et la voix de ceux et celles qui le font vivre au quotidien !
Des épisodes à écouter de chez soi et/ou à télécharger pour venir les écouter devant les œuvres dans le château.
Bonne écoute !
Galerie photo
Cet album contient 6 éléments.



Camille et le billard français
Durée: 3 minutes
Billard
Pierre Manec
1854
Bois marqueté et ciré
style Charles X
Collections départementales du pas-de-Calais
Dès mon arrivée au château cette œuvre m’a intriguée. Il y avait toute cette galerie de personnages mais aucun indice sur qu’ils étaient.
Je ne pouvais constater que deux choses : le nom de l’ébéniste, Manec, et qu’il avait réalisé un magnifique travail de marqueterie ! La marqueterie c’est cet art d’assembler des pièces de bois pour leur donner une forme particulière. Et ici, il nous régale de personnages et de frises décoratives. A plusieurs reprises j’avais lancé quelques recherches sur internet, sans vraiment prendre le temps de creuser et en me faisant la promesse d’y revenir. Puis, il a fallu s’y mettre pour de bon lorsque j’ai commandé la restauration du billard. Avec les aléas du climat, les variations d’humidité dans l’air, le bois a bougé. A certains endroits on notait des fissures, le vernis (d’origine) s’estompait avec les risques d’altérations que cela engendre. Mais à quoi bon restaurer un objet, en permettre sa lecture si finalement on n’apprend rien de cette lecture ?
Dans mes recherches précédentes, revenait souvent la figure du juif errant, une figure légendaire d’un être qui maudit par Jésus doit marcher toute sa vie. Quelle ironie pour un billard aussi lourd qu’on ne peut jamais déplacer ! Une autre chose qui revenait souvent c’était un roman éponyme, écrit par Eugène Süe. Aujourd’hui ce livre n’est pas resté dans les classiques du XIXe siècle et pourtant il fut un succès de librairie. De base, il est même publié en nouvelle quotidienne, à la manière d’un feuilleton comme on en a connu sur nos écrans télévisés. Autant par curiosité littéraire que pour rayer définitivement cette piste, je me suis mise à parcourir le livre et qu’elle ne fut pas ma joie de découvrir tous nos petits personnages apparaître au fur et à mesure dans l’histoire ! Le mystère était levé : Manec a bien représenté les personnages du roman phare de l’époque, tout simplement. Ce billard est une pièce magnifique mais en plus, c’est mon premier sujet de recherches réussi au château. Ce que j’aime aussi, c’est l’histoire que raconte Sue. A l’instar de Hugo ou Dickens, c’était un romancier engagé dans ses romans. Il aimait défendre les plus démunis et proposer des solutions pour améliorer l’avenir de tous. Je trouve ça assez drôle au final que ces personnages, ce message, ait fini dans la salle de billard d’Armand Fallières, président de la République.
Fannie et le buste de la reine Victoria
Durée: 60 secondes
John Edward JONES (1806-1862)
[artiste irlandais]
Victoria Ier, reine de Grande-Bretagne
XIXe siècle
marbre
Collections départementales du Pas-de-Calais
Photo: Jérôme Pouille - CD62
Quand je suis entrée dans le château la première fois, mes yeux ont tout de suite été attirés par le buste de la reine Victoria qui se trouve dans la salle à manger. Sa prestance nous happe, on ressent sa puissance, notamment avec son port de tête. Ce que j'aime particulièrement dans cette sculpture c'est son côté très évocateur du style victorien, comme la coiffure de la reine avec les deux tresses autour des oreilles. On retrouve d'ailleurs ce style de coiffure dans de nombreux films sur cette époque que j'affectionne particulièrement. Ce qui m'a surprise c'est son épaule dénudée qui semble contradictoire avec le symbole de puissance qu'elle représente en tant que reine et impératrice, et la rigidité connue de l'ère victorienne. J'aime les détails que le sculpteur a apporté aux vêtements que la reine Victoria porte sur cette représentation: bien que les décorations de la royauté soient représentées, à l'image du diadème ou de la croix de Saint-Georges, celles-ci ne sont pas imposantes. En effet, la croix de Saint-Georges semble dissimulée sous la cape nouée de la reine. Le marbre blanc et légèrement brillant donne à ce portrait une sorte du pureté. J'aime m'approcher de près pour observer les jeux de lumières que cela produit. Enfin, ce que je trouve particulièrement intéressant dans cette oeuvre est son lien avec la France, car celle-ci a été donnée par le reine Victoria au roi Louis-Philippe lors d'une visite au château de Windsor, en Angleterre, en 1845.
Jennifer et les motifs William Morris
Durée: 60 secondes
Lorsque j'ai débuté au château, comme la plupart des Français, je ne connaissais pas William Morris. Ses motifs étant présents presque dans chaque pièce du château, il était difficile de faire l'impasse très longtemps.
J'ai d'abord été séduite par les motifs en eux-mêmes, notamment Pimpernel, présent dans le bureau de la chambre Whitley: avec son entrelacement complexe et élégant ainsi que ses couleurs lumineuses. Mais surtout par la personnalité et la philosophie de Morris, complétement à contrecourant de son époque et qui raisonne encore plus aujourd'hui pour moi. Précurseur dans le domaine des arts décoratifs et du mouvement Arts & Crafts mais aussi écrivain à l'origine de la Fantasy, ou encore engagé politiquement dans le socialisme, William Morris a plus d'une corde à son arc. Ce qui me touche vraiment chez lui, c'est sa volonté de mettre l'art à la portée de tous: pour lui, il n'y a pas de distinctions entre les Beaux-Arts et l'artisanat d'art. Il voulait que tout le monde puisse avoir de beaux objets dans sa maison, des objets fabriqués à la main, qui ont une âme. C'est pour cela que je disais qu'il était à contre-courant de son époque qui voit naître la Révolution Industrielle et la fabrication d'objets en série dans les manufactures, avec des conditions de travail très difficiles pour les ouvriers, alors que lui offrait de bons salaires et une qualité de vie dans ses ateliers.
Quand je fais des visites du château, j'aime donc mettre l'accent sur William Morris, à la fois pour faire découvrir ses motifs au public français, mais aussi car de nos jours, avec nos intérieurs qui changent en fonction des modes, avec des meubles presque jetables, j'aime mettre en avant sa philosophie sur l'art pour tous et la valorisation de l'artisanat d'art. Je terminerais sur sa plus célèbre citation qu résume tout: "n'ayez rien dans votre maison qui ne soit beau ou utile."
Mathilde et le coucher de soleil
Durée: 1 minute 30 secondes
Georges Ricard-Cordingley
Crépuscule, trouée de soleil dans les nuages
huile sur toile
XIXe siècle
Collections départementales du Pas-de-Calais
Photo: Jérôme Pouille - CD62
C’est un tableau qui symbolise bien la révolution artistique du XIXème siècle où les artistes représentent la nature pour elle-même, et souvent dans toute sa puissance. Mais ici elle est représentée dans tout son calme, un calme impérieux tout de même.
C’est ce calme olympien qui me plaît aussi dans ce tableau : la lumière est douce et chaude, la mer est calme, aucun humain à l’horizon. Moi qui suit d’un caractère calme et introverti, ce paysage me rappelle un peu de moi-même.
Cette toile me rappelle aussi l’ambiance du bord de mer l’été après une journée à la plage : le soleil, la crème solaire, s’étendre sur sa serviette, avoir un peu chaud et aller se rafraichir dans l’eau salée, quitter à contre cœur le sable parce que l’atmosphère se rafraichit. Ce sont peut-être les teintes chaudes du tableau : ces violets, ces oranges, ces marrons qui me rappellent cette ambiance de journée plage.
Paule et la forêt d'Hardelot
Durée: 60 secondes
Walter CRANE
La forêt d'Hardelot
Aquarelle sur toile
1910
Collections départementales du Pas-de-Calais
Photo: CD62
Alors mon histoire avec ce tableau, elle a mal démarré. Son processus d'acquisition au Royaume-Uni a été un peu compliqué par nos procédures françaises et j'avoue que j'avais fini par prendre ce tableau en grippe. Aussi, lorsqu'il est réellement arrivé après longtemps à se battre, j'ai été étonnée de la beauté du tableau, de ce qu'il représentait, de l'imaginaire qu'il emmène quand on reste à le regarder. C'est pour moi un sous-bois et on a envie, quand on le regarde, de s'enfoncer dans ce sous-bois, de découvrir ce qu'il y a sous les arbres et derrière les arbres, c'est un tableau qui pour moi emmène l'imaginaire.
Marion et la déferlante sur la jetée de Boulogne
Durée: 60 secondes
Gustave Edouard Le Senechal De Kerdreoret
Déferlante sur la jetée de Boulogne
1911
huile sur panneau de bois
Collections départementales du Pas-de-Calais
Photo: CD62
Paule et le bureau à cylindre
Durée: 60 secondes
Charles Joseph Lemarchand
Bureau à cylindre
Epoque Empire
Bois, acajou
XIXe siècle
Collections du Mobilier National
photo: CD62
La découverte de cet objet date du jour où je suis arrivée au château et d'emblée, c'est l'objet qui m'a le plus parlé dans toutes les collections du château. Sans doute parce qu'il renvoie à l'écriture, le fait de voir un bureau à cylindre, ça emporte les idées, on s'imagine la personne qui y est installé et qui écrit tout ce qui lui passe par la tête. ça renvoie à l'imaginaire, ça renvoie à tout ce qui peut être onirique dans la vie.
Depuis qu'il est revenu de restauration, il est deux fois plus beau. Qu'est ce qui m'attire en plus à part le monde imaginaire qu'il transporte? C'est le fait qu'on ait envie de passer sa main dessus, parce qu'il a l'air doux, il a des couleurs chaudes et on dirait un objet qui peut accompagner la vision que l'on a de l'imaginaire.
Moi je le vois très bien chez moi, je pense qu'il serait très utilisé, plus utilisé qu'au château! (rires) Et se poser dessus avec quelque chose à écrire, ça transporte l'imaginaire.
Transcriptions-podcast-mon œuvre préférée
Taille:16.87 Ko Extension:docx Publié le 23 Mai 2025