Le 9 août 1902, la reine Alexandra entre dans l’abbaye de Westminster, à Londres. Quelques secondes plus tard, elle est rejointe par le roi Edouard VII qui s’assoit à côté d’elle. L’archevêque de Canterbury prononce alors les mots suivants : « Messieurs, je vous présente ici le Roi Edouard, l’héritier légitime de la couronne de ce royaume ; c’est pourquoi vous tous, qui êtes venus pour lui rendre hommage, dites si vous voulez lui rendre cet hommage ! ». Ce à quoi l’assemblée réunie répondit : « God save the King ! ».

C’est ainsi que commença la cérémonie de couronnement d’Edouard VII. Elle est complètement décrite dans le Petit Parisien, supplément littéraire illustré publié le 24 août 1902. Le château d’Hardelot conserve des dizaines de journaux anciens évoquant l’actualité britannique de l’époque dans la presse française.

Couverture du Petit Parisien illustrant le couronnement d'Edouard VII - collections départementales du Pas-de-Calais - image: Camille Lanciaux-CD62

 

Nous pouvons y lire que de nombreuses processions et cérémonies succèdent à ce religieux cérémonial. Toutefois à l’époque, le roi Edouard a la santé fragile – cela a d’ailleurs valu un report du couronnement – ce qui écourte le fastidieux programme.  Le serment du roi est prononcé. Ce dernier comprend des allusions à la fois au statut religieux de la vocation souveraine mais aussi une promesse de respecter le régime parlementaire et ses lois. Il signe le serment et jure sur la Bible. L’ensemble des festivités de la journée gardent un caractère fort traditionnaliste, presque anachronique – même pour l’époque – mais néanmoins pittoresque. Epoque coloniale oblige, Edouard porte aussi le titre d’empereur des Indes.

Illustration du roi Edouard VII en uniforme - collections départementales du Pas-de-Calais - Image: Camille Lanciaux-CD62

 

 

 

« Celui qui porta si longtemps le titre de prince de Galles arrive au pouvoir »

Cette phrase n’évoque pas Charles III mais bien Edouard VII. Les deux monarques partagent un point commun : ils succèdent tous les deux à un règne exceptionnellement long et apprécié, respectivement celui d’Elisabeth II (70 ans) et de Victoria (63 ans). Ainsi Edouard a porté le titre de prince de Galles (traditionnellement accordé au fils aîné du monarque régnant) pendant 60 ans. Charles III l’aura porté de 1958 à 2022 où il a pris le titre de Duc d’Edimbourg à la mort de son père.